Restauration de paravents japonais du XVIIIème siècle

Les maisons japonaises sont ouvertes sur l’extérieur, le paravent permet de s’isoler et de protéger son intimité.
Il reflète son époque, leur apogée est à l’époque ” Momoyama ” Ils deviennent le reflet de la puissance et la richesse. De simples objets utilitaires, ils servent de supports aux artistes qui y exposent leurs œuvres.

L’on trouve des jardins à étangs, le plus aristocratique est celui des villas impériales, qui représente un monde à part avec collines, ponts, ruisseaux, La représentation des jardins dans le respect de la nature est un mode d’expression esthétique qui veut accéder à la beauté intemporelle.

” l’Automne ” avec ses vallons et ses arbustes au tons adoucis.

” Le Printemps ” avec ses délicates fleurs de cerisier.

Soulèvement du papier, cassures et déchirures des panneaux, usure du papier.
Nous commençons par un nettoyage de la poussière et des bordures en soie. Ensuite nous seringuons les trous d’insectes, que nous mastiquons. Nous reprenons les couleurs de la bordure en soie pour cacher les taches.

Décollement des jointures et grande déchirure au travers du décor, usure des fonds gaufrés.
sous la décor plusieurs couches de papier maintienne la solidité des panneaux de papier japon, parfois des feuille ayant servi à un autre usage sont insérés pour des restauration ou consolidations, ici le caractère calligraphique de l’écriture est du XVIII ème siècle.

Penchés sur les panneaux , sans aucun appui possible au vu de la fragilité du support, Il faut exercer son œil à détecter les différentes phase du travail comme ici avec la pose de sous-couches aux teintes rosées avant de poser la poudre d’or.

Utilisation des encres chinoises en bâtonnets pour certaines couleurs d’abord les gros dommages ensuite les autres… Plus la restauration avance, plus nous sommes confrontés à de nouveaux problèmes à résoudre qui apparaissent sous la loupe . L’important est de ne pas perdre la vue d’ensemble du décor donc d’intervenir partout de la même manière.

Après avoir découpé des bandes de papier japon que nous teignons à la main selon la couleur du papier ancien, nous pouvons réaliser toutes les nuances, nous consolidons d’abord les charnières endommagées, ainsi que les grandes et petites déchirures. Nous utilisons une colle végétale avec un pinceau. et devons être très attentif à la tension du papier.

Un temps de séchage est nécessaire après chaque collage, nous posons des poids très léger sur certaines des parties. Les lacunes, c’est-à-dire les trous sont également comblés par du papier ou des masticages pour les cassures et les petites déchirures, ce qui crée une cicatrice à peine visible.

Le papier japonais est fait de fibres végétales c’est une matière vivante qui réagit bien à l’humidité et nous permet beaucoup de souplesse dans notre travail. Reprise des décors du fond en relief à la poudre d’or, puis exécution des fins détails des personnages, des feuillages, des architectures.

Lorsque les feuilles de papier des 6 panneaux sont réparés , la réinterprétation des décors peu commencer.
Certains décors sont perdus , il faut alors beaucoup d’imagination et de minutie pour les réinventer et les fondre dans le décor original, d’autres sont tronqués, effacés, détruits à 50%, il faut à la loupe retrouver le geste, la couleur.

L’important est de retrouver la lisibilité de l’ensemble.et de s’adapter en permanence., se mettre au service de l’œuvre pour retrouver sa beauté.